NB: Cet article a été rédigé suite à notre premier trajet de Tour du Monde, Paris – Buenos Aires avec nos 3 enfants (6 ans, 4 ans et demi, 1 an et demi).
Voyager, c’est génial. (enfin sauf quand on n’aime pas ça…)
En couple, en un claquement de doigt, on monte dans un avion, un bus, un train, une voiture (la sienne, de préférence…) et on part à l’aventure. On organise les choses à l’avance, OU PAS. Et c’est parti ! Que pourrait-il bien nous arriver ? Pas grand-chose, à part de bonnes choses !
On est grand, on est libre, on vole de nos propres ailes et on en prend plein la vue.
Quand on décide d’avoir des enfants, on ne va pas se mentir… on se prend un bon coup de plomb dans l’aile. On peut toujours voler, hein, mais tout est plus compliqué… voire douloureux.
Un bébé, ça pleure. Dans un avion ? C’est galère.
Un enfant de 12 mois, ça veut marcher. Dans un train ? C’est galère.
Un enfant de 4 ans, ça veut « être arrivé ». En autocar ? C’est galère.
Un enfant de 6 ans, ça veut courir et sauter. Sur un bateau ? C’est galère. (!)
PIRE.
Il y a même des enfants qui pleurent quand ils passent ½ heure en voiture pour aller déjeuner chez Mère-Grand parce qu’ils voudraient « être arrivés » pour pouvoir marcher, courir et sauter.
De là à conclure qu’avoir des enfants est une galère, il n’y a qu’un pas. (non, n’attendez pas, je ne le franchirai pas…aujourd’hui).
On aurait d’ailleurs plutôt envie de blâmer l’Homme, cet « animal soit-disant intelligent » capable de se mettre dans une situation si ubuesque : vouloir être libre de voyager ET vouloir des enfants !
Alors parfois (souvent?), la raison prend le pas sur la passion et l’Homme remet à plus tard ses envies d’ailleurs faisant rimer « voyage » avec « mirage ». (amis de la poésie, bonjour)
Nous avons fait le choix de ne pas reporter à « plus tard », à « quand ils seront plus grands », à « dans quelques années » notre envie de voyager.
Nous avons pris nos 3 enfants comme une source de motivation pour passer à l’action et les emmener voir le Monde – et non pas comme une source d’excuses pour reporter à jamais (peut-être).
Chacun fait comme il veut, chacun fait comme il peut.
Nous nous sommes donc lancés dans l’organisation de ce Tour du Monde. Qui dit « Tour du Monde » dit : trajets longue distance.
Mmmm. Un régale.
Quand nous avons lu notre fiche de route pour le premier trajet (à savoir : Paris – Buenos Aires), nous avons commencé par soupirer d’horreur (oui, oui, on peut soupirer d’horreur).
Nous avons pourtant l’habitude de voyager en transport, mais là… pfffffff.
Voiture + train + 14h d’avion + bus + marche à pied… avec 3 enfants de moins de 6 ans.
Ça a beau être dans le package « Tour du Monde »… ça ne fait rêver personne, ça!
Du coup, il faut faire le plein de stratégies pour espérer survivre. TOUS.
Nous souhaitons donc vous faire profiter de notre expérience en tant que Tourdumondiste. (oui, oui, ça se dit…)
Règle n°1 : Être prêt à endurer le pire.
« Imagine si Ulysse vomit pendant que Lysandre a de la fièvre et qu’Apolline fait une crise d’appendicite… le tout, à 33000 pieds»
NB: Une fois le pire imaginé : ne plus y penser. Il ne faudrait pas s’auto-attirer des ennuis.
Règle n°2 : Positiver.
Se dire que 4h d’attente à l’aéroport, c’est pas si pire (si, si, je suis presque sûre que c’est français mes enfants le disent souvent) que 7h d’attente parce que le pilote ne remet pas la main sur les clés de son joujou au moment de décoller.
Règle n°3 : Être organisé.
Personne n’a envie de vider tous ses bagages-cabines en plein milieu de l’allée de l’avion pour retrouver le biberon du bébé au moment où il a les crocs.
(NB : on met la poudre de lait AVEC le biberon… dans le bagage en soute, c’est moins pratique quand bébé a faim, TOUT DE SUITE!)
Règle n°4 : Apporter quelques supports.
Sans chercher à être une crèche ambulante, quelques coloriages, une paire de livres et un ou deux jouets sont les bienvenus pour faire passer 3 fois 4 minutes.
(préférez ceux sans les piles si vous ne voulez pas être dérouté puis abandonné dans le triangle des Bermudes)
Règle n°5 : Être en très bonne forme.
L’épuisement est le pire ennemi du parent… (et de l’enfant aussi d’ailleurs). Si un enfant fatigué pour un vol de nuit de 14h peut faire l’affaire, les parents fatigués sont à proscrire.
(#Faitescequejedis, pascequejefais : Nous sommes partis en Tour du Monde absolument au bout du rouleau. Nous étions physiquement et nerveusement usés par la dernière ligne droite dans les préparatifs. On ressemblait à 2 zombis-heureux avec 3 chevreaux excités de courir dans un aéroport)
C’est donc là qu’arrive la règle ULTIME et ABSOLUE, LA règle qui pourrait (presque) faire oublier toutes les autres. La règle « magique »: la clé du succès.
Roulement de tambour…
Règle n°6 : S’oublier et être disponible pour ses enfants…. et ce… pour TOUTE la durée du voyage.
Euh… Même quand le voyage dure 23h!? me demanderez-vous.
…Surtout quand il dure 23h.
Conclusion :
Voyager avec de jeunes enfants, c’est comme surveiller une casserole de lait sur le feu.
Rien de compliqué, mais il faut s’atteler à la tâche, et seulement cette tâche. Souvent, par excès de confiance, on aurait tendance à s’en éloigner, à vouloir faire autre chose en même temps, à se dire qu’on peut gérer d’un œil… mais à peine a-t-on le dos tourné que : pchhhhhh, c’est trop tard. Il y a du lait plein la gazinière et on soupire à n’en plus finir…
C’est finalement plus compliqué et difficile de nettoyer sa gazinière, que de surveiller sa casserole, patiemment.
Et personne n’a envie de faire 23h de voyage avec du lait plein partout, right?! Il nous a donc fallu être disponible 23h/24.
Facile à écrire, pas si facile à faire, mais tellement efficace pour amener tout le monde à bon port.
Cela demande de l’engagement, de l’endurance, de l’observation, … et de la patience… encore et toujours. Mais ça vaut le coup!
De notre premier trajet pour notre Tour du Monde, on ne garde que de bons souvenirs ou des souvenirs acceptables. (On va pas se mentir, la position assis-couché pour un trajet de 14h de nuit… avec ou sans enfant… c’est pfffffffff)
Et vous, quel sera votre prochain voyage avec vos petits loups?!