Avoir un enfant, c’est comme prendre le départ pour un long voyage… (un très long voyage…) On peut dépenser des fortunes en équipement, ou voyager simplement. Avoir un enfant en 2020 en France t’incite à transformer ta maison en crèche, mais ça n’est pas un passage obligé!

C’est TOI qui décide.

« Le voyage est un retour vers l’essentiel »

Proverbe Tibétain.

Tu trouveras donc ci-dessous le GUIDE COMPLET du bébé (presque) GRATUIT réalisé après avoir tâtonné avec nos 3 enfants.

Avant cela, un petit état des lieux s’impose:

« Un bébé, ça coûte cher! »

C’est en effet une idée très répandue dans l’inconscient collectif. Et puis, il suffit d’aller faire un tour sur internet et de taper « combien coûte un bébé » :tu trouveras en 2 clics, la preuve par A + B qu’il faut avoir les reins solides pour donner naissance à un petit bout. (au sens propre, comme au figuré)

« au moins 500 euros à la naissance pour le matériel de puériculture et la chambre» (source : parents.fr) 

« 4000 euros, (soit ¼ des dépenses) sont à effectuer avant la naissance » (source : allobebe.fr)

Ces sommes ressemblent plus à un moyen de contraception qu’autre chose, non !?

Ce qui est presque rassurant, c’est qu’on peut s’en tirer pour 500 euros – mais c’est un minimum…! Dommage.

Ce qui est carrément inquiétant, c’est que cette somme peut-être multipliée par 4 alors que l’énoncé de départ est le même : s’équiper pour l’arrivée de bébé.

Du coup, moi j’opterais pour un bébé « parents.fr » plutôt qu’un « allobébé.fr » !

Mais suffit-il qu’une information soit colportée de contrée en contrée pour en faire une vérité ? 

Suffit-il qu’une information apparaisse de page internet, en page internet pour qu’elle soit vraie !?

La famille mongole.

Demandons à cette famille mongole avec 3 enfants qui vit au milieu de la steppe si elle compte dépenser 11 890 489,87 Tugrik (4000 euros) pour accueillir bébé ?

11 890 489,87… Oui, je sais, c’est une somme ! C’est 15 fois le salaire moyen mongole en 2019 (Donnée est issue des salaires moyens renseignés par les internautes habitant Oulan-Bator, la capitale).

Donc, on est d’accord, la question leur paraîtrait incompréhensible.

Oui mais en Mongolie, c’est différent dirons certains.

Oui, c’est différent. C’est évident.

Mais ici ou ailleurs, les bébés ne restent-ils pas des bébés?

J’en conclus donc que 4000 euros (ou 500 d’ailleurs) est un budget culturellement acceptable pour nous, habitants d’Europe très occidentale. Ce sont des sommes envisagées, connues, répandues voire acceptées et dépensées.

Ces sommes sont-elles indispensables ou même nécessaires ?…

… c’est une autre question.

Le problème, s’il en est un, est la confusion répandue entre ENVIE et BESOIN, entre MIMÉTISME SOCIAL et BESOIN

Notre culture étant corrélée à notre société de consommation, elle nous oriente donc sur les mauvaises questions car souvent (toujours ?) orientée du point de vue du parent :

Exemples.

– Est-ce que j’ai envie d’un transat pour poser bébé lorsque je cuisine… et donc être libre et heureux. Ouiiiiii !

– Est-ce que j’ai envie d’une poussette dernière génération pour pouvoir faire mes achats en promenant mon bébé, et donc être libre et heureux ? Ouiiiii !

– Est-ce que j’aime suffisamment mon bébé pour dépenser une grosse partie de mon salaire et accueillir bébé dans les meilleures conditions ? Ouiiiii !

Bah oui. Pas de surprise. Le parent veut toujours le meilleur pour son bébé. C’est humain. Et il est prêt à mettre le prix. 

LA question dont on parle moins, la plus importante pourtant est la suivante :

Quelles sont les choses dont mon bébé a besoin pour être libre et heureux ? 

Avec cette question, la liste de l’équipement à acquérir avant la naissance se réduit comme peau de chagrin, pour le meilleur de l’enfant et de notre porte-monnaie.

– Est-ce que mon bébé a besoin d’un transat pour être libre et heureux ? 

– Est-ce que mon bébé a besoin d’un parc réglable à 3 hauteurs différentes pour être libre et heureux ?

– Est-ce que mon bébé a besoin d’une chambre évolutive à 769 euros pour être libre et heureux ?

Non.

Non.

Non.

Trois fois non donc.

Et si la vie pouvait être simple?

Or, lorsqu’on s’apprête à avoir un enfant, lorsqu’on est prêt à sortir à ce point de notre zone de confort, à vivre un tel bouleversement dans notre vie, l’équipement « high-tech » n’est-il pas secondaire ? 

Ne devrions-nous pas nous poser, réfléchir, revenir à l’essentiel, à la source, à l’essence même de la parentalité ? (Je sais je m’emballe un peu là, mais je ne peux pas m’empêcher je trouve ça passionnant…)

 Vouloir donner la vie ne revient-il pas à vouloir accompagner son bébé au mieux, dans ce monde de brutes, en étant guidé par ses besoins… : les besoins du petit, non ses propres besoins.

Alors si on jetait un coup d’œil aux listes de matériel A et B ci-après :

A. La liste qui répond à des ENVIES…

influencées par les industriels de la puériculture, la société, le mimétisme, le mouvement… ou l’envie de ne manquer de rien.

B. La liste qui répond à des BESOINS…

… influencée par des lectures, les sciences, l’expérience et le retour de parents ayant testés la première liste… ou l’envie de ne garder que l’essentiel.

Allez, trève de blabla, on s’y plonge :

A. Les 7 dispensables (dans le désordre) :

1) Le TRANSAT

Tel un astronaute s’apprêtant à partir en orbite, attaché sur le dos dans ce mi-lit/mi-fauteuil, le transat est l’outil parfait pour entraver la liberté de bébé et sa soif de découverte. A l’heure où la motricité libre fait de plus en plus parler d’elle (grâce notamment aux observations scientifiques de la pédiatre et psychopédagogue hongroise Emmi Pikler cf. article en lien), cet objet aussi cher qu’obsolète pourra rester dans les rayonnages des magasins et nos euros sur notre compte en banque.

2) Le PARC

Dans la même veine que son ami le transat, le parc est parfait pour limiter notre enfant dans ses mouvements et son instinct d’explorateur. Alors, oui bien sûr, il a quelque avantage… (eh, je l’ai acheté moi aussi, je sais de quoi je parle…) Il permet de mettre bébé en sécurité au moment où le lait déborde de la casserole et que l’on ne tient pas à ce que notre petit loup (en train de faire du 4 pattes) ne vienne interférer dans la gestion de crise. Ou encore parce qu’on ne veut pas que l’ainé(e) vienne caresser notre nouveau-né avec la délicatesse d’un yéti. Alors oui, il peut-être utile parfois mais absolument pas indispensable (la preuve : je n’en ai pas eu besoin pour mon premier enfant et je l’ai revendu au moment d’accueillir mon troisième enfant)

3) La POUSSETTE

La sacro-sainte poussette. Un des postes de dépenses le plus important du budget futurs jeunes parents. Et l’offre est pléthorique. Il suffit de traîner sur les forums pour constater que le choix de la poussette peut être une véritable source d’angoisse. De 250 à 650 euros environ…c’est sûr…il vaut mieux ne pas se planter en effet! 

Mais demandons à notre nouveau-né ce qui le rend le plus heureux… 

– un tour de poussette emballé dans ses couvertures tel un petit nem loin de son parent? (qu’il ne voit pour ainsi dire pas si c’est un nouveau né !)

– être promené en portage avec la chaleur, le contact, l’odeur de maman (ou papa !), les battements du cœur et le bercement avec lequel il vient de passer ses 9 mois in utero, le tout… avec des mots doux susurrés au creux de son oreille ?

(cf. article les bienfaits du portage – à venir) Le bémol ? Oui, parfois promener son petit loup de 9 mois /9 kg, c’est lourd, littéralement… c’est le poids d’un pack d’eau! Sauf qu’un pack d’eau, ça ne sourit pas et c’est moins agréable quand on l’embrasse!

4) Le YOUPALA ou TROTTEUR

Petit détail qui pourrait nous mettre la puce à l’oreille, les Youpala sont interdits à la vente au Canada depuis 2004 pour des raisons de sécurité : chocs à cause de la vitesse, basculement en arrière, chutes, atteintes d’objets normalement hors de portée. Par ailleurs, le youpala peut entraîner des troubles de l’équilibre du fait de la modification du centre de gravité de l’enfant. Et comme si ça n’était pas suffisant, des déformations au niveau des pieds, des jambes et des hanches peuvent apparaître. Quand à la légende véhiculé par l’engin : non, il n’aide pas nécessairement au développement de la marche, il aurait même l’effet inverse. Certaines études avancent que les enfants l’ayant utilisé, et trop tôt marchent en moyenne 3 à 6 semaines plus tard que les autres. Comme quoi, on n’a rien à gagner à vouloir aller contre nature. 

5) La CHAMBRE (EVOLUTIVE ou pas)

Que le parent n’ayant pas lâché un « c’est mignon » en flânant Rayon « chambre» dans les magasins de puériculture un samedi après-midi lève la main ! C’est vrai quoi, c’est chou! Du beau mobilier pour un beau bébé. Il faut bien ça, il vaut bien ça. Alors soyons clairs, que ceux qui veulent se faire plaisir se lâchent ! Si ça permet à maman et papa d’être épanouis, il faut l’envisager mais qu’on se le dise, bébé ne sera pas plus heureux dans ce mobilier que dans du mobilier récupéré ou acheté d’occasion (et retapé avec amour, pourquoi pas!)

6) Le TAPIS D’EVEIL AVEC MOBILE 

Pour l’enfant tout est source de découverte et d’émerveillement. La lumière, les mouvements, les objets posés à sa portée. En terme de psychomotricité le mobile ou portique d’activité est une fausse bonne idée. Le bébé n’a pas besoin d’être stimulé à tout prix explique Sylvie Lavergne, psychomotricienne : « C’est un objet fatiguant, envahissant avec des éléments qui ‘jouent seuls’ que l’enfant peut difficilement porter à sa bouche, une activité pauvre en fin de compte. De plus un enfant qui a l’habitude du portique n’a pas l’expérience motrice d’aller chercher des objets autour de lui à 180° ». Rien d’autre à ajouter.

7) Le LIT A BARREAUX

Je sais, là on touche à l’intouchable. Déjà, j’y étais allée fort avec le « sans poussette », mais là… le lit à barreaux. « Faut pas pousser quand même ! ». Oui je sais…parce que c’est ce que j’ai pensé au début. Pour mon premier enfant, je n’étais pas au courant, je ne me suis pas posé de question, j’ai reproduit ce qu’on voit partout et j’ai acheté un lit à barreau sur le boncoin. Pour mon deuxième, j’avais connaissance de cette tendance « lit Montessori », mais je nous ai trouvé des excuses… parce que l’inconnu ça fait peur. Pour mon troisième, j’ai attendu 8 mois avant de sauter le pas, et hop, j’ai mis un matelas par terre, j’y ai couché mon petit loup, il a dormi, j’ai dormi, et je me suis rendu compte que ça n’avait rien de sorcier (cf. article sur le lit montessori – à venir) et que ça allait le rendre «libre et heureux ».

B. Les 3 indispensables (dans le désordre) :

1) un TAPIS DE SOL (et non tapis d’éveil)

Dès ses premiers jours, le nouveau-né pourra y être posé à plat dos, sa tête est alors au repos, ses poumons dégagés par sa cage thoracique à plat, ses mains et ses pieds restent totalement mobiles, sa colonne vertébrale n’est pas sollicitée. Ce « non-équipement » lui permet de découvrir le monde qui l’entoure sans contrainte et d’expérimenter ses sensations. Cette totale liberté de mouvement  lui permet de prendre conscience des limites de son corps, de son environnement, de développer une aisance corporelle, à son rythme. (« motricité libre » et confiance en soi (cf. article))

2) Un COUSSIN D’ALLAITEMENT (et ce, même si on n’allaite pas)

Un traversin ça fait l’affaire, me diras-tu ! Pour le coup, je ne suis pas tellement d’accord. J’ai expérimenté la « pièce montée »  de traversins et autres coussins pour mes 2 premiers enfants. On cherche toujours à être bien installé-e pour allaiter, donner le biberon ou juste câliner notre petit loup, n’est-ce pas. Du coup j’ai testé,…mais c’est comme les coussins de ma pièce montée improvisée, j’ai pas adhéré. Ça glisse, ça ne maintient pas le dos là où on voudrait, c’est pas pratique et pas aussi confortable et efficace que le coussin d’allaitement. Quand on est fatigué par la vie de jeune parent, on a envie de pouvoir s’installer avec son petit loup, vite fait et bien fait… Ils ont donc bien fait de créer le coussin d’allaitement qui devient vite notre meilleur pote.

3) Un TRANSAT DE BAIN (ou bain physiologique!)

Même si ça n’est pas le cas de tous les bébés, souvent, ils aiment bien retourner dans ce qu’ils connaissent le mieux, j’ai nommé « l’eau ». Pour leur laisser le temps de « buller » et se laisser porter : un transat de bain, c’est bien. Il existe aussi (mais je n’ai pas testé car je ne connaissais pas… oh regret… oh désespoir..) la baignoire physiologique ou « Shantala ». Visuellement, ça n’est ni plus ni moins qu’un gros saladier dans lequel bébé retrouve la position foetale (utilisable de 0 à 1 an environ). Il se murmure que des bébés qui n’appréciaient pas les plongeons en bain classique se sont soudain pris d’amour pour la natation dans la shantala.

4) Une ÉCHARPE DE PORTAGE (ou porte-bébé physiologique)

C’est l’objet qui représente tout ce dont bébé a besoin… parce qu’il sera lové au plus près de son parent et ne fera qu’un avec lui, c’est le meilleur prolongement de la vie in utero de bébé. L’enfant est porté là, sur notre poitrine, bercé par les battements de notre cœur de maman ou de papa, il pourra y rester des heures, se ressourcer et dormir tel un petit koala accroché à sa branche d’eucalyptus. Il retrouve une position proche de celle in utero, c’est pour lui une source de sérénité et sécurité. (ps : je ne parle pas ici du porte-bébé d’appoint cf. article coup de gueule) Pour ce qui est du parent, c’est juste parfait. En tant que maman, on retrouve des sensations de sa grossesse en ne faisant qu’un avec notre tout petit à la différence près que nous l’avons à portée de bisous. Et quelle fierté pour papa de pouvoir, lui aussi, porter son enfant au plus près de lui, ce qu’il n’a pas pu faire pendant 9 mois. Pour ce qui est du terre à terre, nous restons les mains libres, nous pouvons faire du shopping à 2 mains ( !), cuisiner, faire du ménage. Nous pouvons tout faire avec lui comme nous avons tout fait avec lui pendant 9 mois.

Voilà M’sieurs, Dames, on a fait le tour !

Déjà ? 

Oui… c’est presque décevant, hein…  mais les indispensables, c’est vite fait en fait… et je n’ai pas bâclé le boulot!

Si l’on comparait la construction d’une maison à la construction de son environnement de parent (en terme de matériel), on vient de faire notre première réunion de chantier pour le gros œuvre, les fondations. Bravo, niveau budget on est dans le méga-vert (si, si, cette couleur existe) 

Conclusion : Est-ce que l’équipement « bébé » coûte cher?

Ça peut coûter très cher, oui.

Ou alors, ça peut coûter presque rien. 

Tout dépend quelle place tu fais à tes envies et quelle place tu fais à aux besoins de ton bébé.

Une chose est sûre, en tant parent (jeune ou moins jeune), mieux vaut se documenter, rester critique et faire ses choix en pleine conscience pour ne pas se faire plumer, car on nous prend souvent pour des pigeons…

L’amour n’a pas de prix certes… mais le matériel de puériculture, si !