Objectif : Les billets d’avion.
Nous n’avions qu’un objectif en ce lundi 15 avril 2019 : acheter nos billets d’avion.
Ca n’était pas le coup de tête du jour, non, non, ça fait des semaines et même des mois que nous travaillons là-dessus: le choix de l’agence spécialisée, le choix du sens de rotation, le choix de l’itinéraire, le choix des escales, le choix des dates,…
Une somme de choix cornéliens à faire. Quand vous savez le temps que je mets à me décider entre une pizza 4 fromages ou une pizza saumon… Ça n’a pas été une mince affaire. « Choisir, c’est renoncer »; on a donc renoncé un long moment avant d’être prêts, à défaut d’être sûrs. (Et je ne parle même pas de la contrainte « budget » qui est une donnée importante de l’équation!)
Bref, de longues soirées à réfléchir et surfer sur le net en quête d’infos et puis… à un moment, il a fallu se lancer.
Un peu avant 19h, après nos dernières dernières dernières questions à Florian (l’interlocuteur de notre agence spécialisée), nous avons validé le devis.
Définitivement. Banco. BIM. C’est fait. Les billets sont achetés.
Yes, on est des fous. Apéro pour tout le monde ou presque… Ulysse est tombé de fatigue entre temps, il est parti rejoindre Morphée.
Waouw. Cheers. Santé. A la vôtre. A la nôtre. Embrassade. On se regarde. On réalise (ou pas). On est contents. On explique aux enfants que : ça y est! On a fait un « petit pas » concret. Ça n’est plus des paroles en l’air! Ce sont des voyages en l’air autour du globe de reservés.
Bonus : Le cadeau surprise d’Ulysse.
On savoure l’instant. D’autant plus que c’est une DOUBLE belle journée pour la famille. Le héros du jour est couché et vous allez comprendre pourquoi : après une journée particulièrement intensive en entraînement… Ulysse MARCHE!
Quel bonheur de voir les yeux pétillants d’un enfant qui comprend le petit miracle qu’il accompli SEUL cette fois-ci. Comme un clin d’oeil rassurant pour nous, on dirait qu’il est prêt aussi à partir à « petits pas » pour cette odyssée.
Malus : Notre Dame nous fait un pied-de-nez.
Et puis alors que nous dinons sereinement, nous recevons un message de la famille nous informant que Notre-Dame de Paris est en feu.
Quoi??!! Comment ça « en feu »?! Mais non, mais non! Ce doit être un départ de feu déjà maitrisé par les pompiers. Ça ne peut pas arriver.
On continue notre repas mais l’information qui nous est parvenue, aussi brève que stupéfiante, me pousse à allumer la télévision.
« Oh la vache!!! » m’entends-je dire hébétée devant l’écran. Les enfants et Simon accourent.
Nous sommes tous stupéfaits et nous nous sommes assis pour veiller Notre Dame. Lysandre passionné par les pompiers depuis la moitié de sa vie voit « en vrai » ce qu’il nous fait lire presque tous les soirs dans ses livres. Simon et moi peinons à entendre les commentaires car nous sommes questionnés sans cesse : « Est-ce qu’il y a encore des gens à l’intérieur? » « Est-ce qu’elle va s’écrouler? », « Est-ce que le feu va se propager jusqu’à la cathédrale d’Amiens? » « Est-ce qu’on va voir la fumée depuis notre maison? » . Apolline, elle, veut une réponse à LA question qui la travaille : « Mais comment est-ce que ça a commencé?! »
Et nous voici pendant une heure au chevet de la Dame de Pierre. Les images sont aussi impressionnantes que navrantes. Croyant-e-s ou pas, Notre-Dame fait partie de notre patrimoine, de notre famille et c’est aujourd’hui que l’on s’en rend compte.
Nous sommes comme auprès d’une cousine lointaine à qui nous avions dit que nous passerions lui rendre visite et puis,… on ne l’a pas fait. Il est trop tard. Nous ne la verrons plus comme nous aurions pu/dû la voir.
Notre-Dame, blessée, nous dit que nous sommes bien bêtes de partir faire un Tour du Monde alors que nous n’avions même pas encore pris le temps d’aller lui rendre visite avec les enfants.
Notre-Dame, le souffle coupé, nous dit de faire attention à nous, qu’un accident est bien vite arrivé.
Notre-Dame, à l’agonie, nous dit de ne pas nous habituer à la splendeur et nous dit de contempler tous les jours ce qui nous semble beau.
Notre-Dame, survivante, nous dit que le temps passe vite et que la fin peut arriver trop vite, même lorsque l’on a 850 ans.
Alors nous avons fini par nous coucher, sachant Jolie-Dame entre de bonnes mains. Nous irons lui rendre visite avant de partir faire notre Tour Du Monde… Il n’est jamais trop tard pour bien faire.