Lundi 2 décembre 2019. Voici environ 10 jours que nous avons mis nos 50 orteils sur le sol asiatique. Il est grand temps de faire un bilan.
Je plaisaaaaante! Cela semble un « mini-peu » prématuré.
Nous venons d’arriver en Malaisie après avoir expérimenté une semaine à Singapour. Jusqu’alors, nous étions vierges de toute visite en Asie (ah non, je viens de mentir… on est allé en Russie!). Longtemps, nous n’avons pas été attiré par ce continent. Nous avons pourtant voyagé régulièrement, mais jamais nous n’avons ressenti le besoin de venir voir ce qu’il se passait par ici.
Ici, c’est loin (enfin quand on est là-bas)et en plus, ils mangent des chiens (j’aime déjà pas trop les chiens… alors en sauce… non merci). Puis, lorsque nous avons réfléchi à une destination pour notre Grand Voyage, on a senti cet appel (du nem) (désolée… allez, j’arrête) des pays du soleil levant.
Puisque c’est loin, il faut du temps pour en profiter. Impeccable, on aura des mois devant nous.
Nous avons donc commencé par Singapour. Cette cité-état est un des points d’entrée en Asie dans les formules « Billets Tour du Monde » (je pose ça là, pour ceux que ça titille de partir).
Singapour. Qu’en dire…
Déjà, une île-ville-pays… fallait y penser.(aaaah… ça doit venir de là… l’idée des shampoings 3 en 1)
Singapour, c’est un petit monde de 720 km2 au bout de la péninsule Malaise,de 6 millions d’habitants. Cette petite cacahuète a pourtant tout d’une grande.
Après l’indépendance de l’Empire Britannique en 1958, le rattachement à la Malaisie en 1963, puis l’indépendance en 1965 (y’avait comme un malaise… avec les voisins. Pfiou… quel humour), Singapour a su devenir l’un des pays les plus développés et les plus prospères… et un centre financier mondial (comme dirait Simon… c’est pas la taille qui compte). Ce qui n’empêche pas de trouver des métiers et des conditions de vie difficiles et discutables.
Pour nous, la première surprise à notre arrivée dans cette corne d’abondance fut la caméra posée presque au milieu de la passerelle (un peu plus on se prenait les pieds dedans). Elle nous attendait pour filmer notre magnifique teint halé tout droit arrivé des Îles Fidji (à moins que ce ne soit nos visages maltraités par un voyage long comme un jour sans fin).
Ici tout est filmé, partout, tout le temps.
L’aéroport a l’air aussi grand que flambant neuf, même s’il ne l’est pas. Il a été élu meilleur aéroport plusieurs années consécutives(prochaine fois, faudra qu’on se prévoit un transit par ici, tiens!). Je m’étais imaginée arriver dans un lieu bondé. Que nenni. On avait presque l’impression d’être seuls dans ce volume d’autant plus impressionnant.
A la station de métro pour quitter l’aéroport, une petite flopée d’affichettes donnent le ton. Une série d’amendes est prévue pour ceux qui auraient une âme d’aventurier.
Boire ou manger : 500 dollars. (331 euros)
Fumer : 1000 dollars (663 euros)
Transporter des produits inflammables : 5000 dollars. (3317 euros)
Simon, la binouse : c’est mort. Apolline, finis ce hamburger dans les plus brefs délais, s’il te plaît mon coeur. Lysandre, je t’ai déjà demandé de ranger ton bâton en feu pour l’entrainement à ton Fire Show. Ulysse… écrase ta clope.
Au moment où nous nous présentons au portique pour payer notre trajet, nous avions déjà acheté les titres de transport pour Simon et moi. On nous avait dit que les enfants ne paieraient pas, vu leur âge (il faut bien quelques avantages à voyager avec des mini-pouces!).
Au moment de biper les cartes, une employée vient à nous. Elle nous explique que nos enfants ne paieront pas, certes, mais que nous devons, à l’aide des passeports, aller leur faire éditer un pass de « transport gratuit ». (pffff… z’êtes sûr là?!… on est crevé!)
Ok. Ok. Pas envie de risquer la peine de mort…
Je m’exécute.
(enfin, non. Je veux dire… bref, vous voyez ce que je veux dire)
Nous pouvons enfin avoir accès au métro, dont le boss n’est autre que quelqu’un que vous connaissez tous, j’ai nommé Mr Propre. C’est impressionnant. On mangerait par terre (ah bah, non, on n’a pas le droit… dommage).
On profite du trajet dans une température fraiche et une ambiance très calme. On entendrait une mouche voler. Les voyageurs sont souvent seuls, souvent les yeux rivés sur leurs téléphones portables, souvent silencieux.
On se sent obligés de reprendre les enfants quand ils ont le boyau de la rigolade ouvert (les enfants, ne soyez donc pas aussi heureux de vivre… on entend que vous!). D’autant que les Singapouriens n’ont pas trop le sourire facile… ni l’empathie facile. On se sent obligés de les reprendre pour qu’ils aient la gentillesse de libérer le siège réservé aux personnes âgées, aux femmes enceintes ou aux jeunes enfants… lorsqu’on galère à faire tenir nos enfants debout. (les écrans les coupent de ce qu’il se passe au bout de leur nez… sans doute)
Dans chaque station de métro, une personne est là pour… gérer les flux? aider? contrôler le bon ordre? En tous cas, ces personnes sont très observatrices. A plusieurs reprises, nous avons été aidés alors que nous étions en train de faire les girouettes pour trouver la bonne sortie. Très agréable.
En ville, c’est beaucoup plus propre également que la moyenne mondiale (oui, j’ai fait des calculs). C’est très plaisant aussi.
La ville est riche de ses différentes cultures. Même si l’ensemble est (en gros) une enclave chinoise au coeur du monde malais. Le quartier indien, chinois ou malais (justement)… permettent de voyager au sein même de ce micro-pays.
Ici, des règles(quelle surprise…) s’assurent du brassage de la population. Dans les HDB notamment (l’équivalent de nos HLM dirons-nous), la mixité des ethnies est réglementée. Manque de liberté diront certains, communautarisme limité diront d’autres.
En dehors des HDB, des petites résidences et des logements individuels, il existe les Condo. Comprendre : une résidence version XXL avec des services supplémentaires tels que salle de sport, salle commune ou piscine. A Singapour, la piscine est une pièce supplémentaire indispensable (même si tout le monde ne peut pas se le permettre, certes).
Il fait chaud toute l’année et on peut pratiquement passer une année entière sans fermer sa baie vitrée (enfin… quand on a une baie vitrée) (Oui, je sais, c’est dingue).
Quelques fois cependant, il faut s’isoler à l’intérieur lorsque des fumées arrivant des pays voisins polluent l’air ambiant : par exemple lorsque l’Homme, cet animal intelligent, décide de brûler la forêt pour y développer ensuite la culture du palmier à huile (vous ne regarderez plus votre pot de Nutella de la même façon…)
Nous n’avons pas eu à expérimenter ces fumées. Chouette.
Nous avons bien ressenti en revanche cette chaleur humide, même si nos hôtes nous ont fait remarquer que là… il ne faisait pas si chaud que ça (toujours bon à savoir… pour arrêter de se plaindre).
En ce moment, c’est la saison des pluies.
La saison des pluies, on sait tous ce que c’est mais ça n’empêche pas de se faire avoir. J’entends par là : rentrer dans le métro en regrettant d’avoir oublié la crème solaire et sortir du métro en regrettant d’avoir oublié kways et parapluies (ah bah non… on n’a pas de parapluie… pas de place… trop lourd).
En puis ici, quand il pleut… il pleut!
Pour éviter de se faire tremper jusqu’aux os, il est assez facile de trouver une galerie commerciale où s’abriter (les malls), les Singapouriens en raffolent. Et ils ne reculent devant rien. Y construire une cascade, une chute d’eau design, une rivière avec balade en gondole : rien n’est impossible.
Certains y ont pensé, eux l’ont fait. De là à dire qu’ils ont fait ça pour rien… les Singapouriens… il n’y a qu’un pas(mais c’est un autre débat).
Ici, comme ailleurs, ils ont mis le paquet sur les décorations de Noël. Qu’il est étrange de voir des sapins de Noël et autres Pères Noël accrochés aux arbres par une chaleur pareille (quelle tenue inadaptée à la vie Singapourienne… pas trop malin le livreur de cadeaux!)
En étant habillés léger, nous souffrons gentiment de la chaleur, mais en ce mois de décembre, nous trouvons malgré tout un moyen de frissonner et de penser au – presque – hiver français : il nous suffit de rentrer dans un mall! Frissons assurés… (rhume possible pour les plus chanceux) et pour le coup de chaud agréable du feu de cheminé : on ressort!
Et vous, quand venez-vous suer à Singapour?