Les visites au musée doivent-elles toujours être chiantes?!
(vous avez 2h)


Nous allons régulièrement au musée : le premier dimanche du mois par exemple. L’avantage non-négligeable est celui-ci :  c’est gratos!

Et qui n’aurait pas envie de se frotter à la culture gratuitement?! (enfin, au sens figuré, hein)

Pendant notre Tour du Monde, les enfants n’ont jamais rechigné à se rendre au musée. Au contraire, ils l’ont parfois réclamé. Cette constatation nous a toujours fait plaisir voire soulagés.

Oui, parfois quand il pleut des cordes inopinément… un musée peut simplement servir de parapluie.

En essayant de rendre l’expérience attractive et dynamique, on met toutes les chances de notre côté pour qu’ils n’associent pas ce lieu et ce moment à une « activité d’adulte« . On met donc les chances de notre côté pour qu’ils y remettent les pieds (avec le sourire, je veux dire).

Plus tôt ils côtoient ce lieu, plus ils peuvent en intégrer ses codes, parmi lesquels :
– on ne court pas
– on reste discret.e / on ne crie pas 
– on ne touche pas aux oeuvres – même quand on a très envie de montrer quelque chose
– on ne secoue pas le piédestal sur lequel repose un vase chinois du XVIème siècle
– on ne mange pas
– on ne s’assoit pas sur tout ce qui ressemble à un fauteuil… parce que parfois c’est une oeuvre
(ah oui, au secours, ça en fait des règles)

Bref… selon l’âge de nos enfants, ça n’est pas de tout repos mais on aura tout le temps de gazouiller quand nos oiseaux auront quitté le nid (n’est-ce pas).  

Je viens donc ici vous partager quelques idées pour les faire entrer en contact avec les oeuvres de façon ludique (enfin… en contact… pas physiquement on a dit… enfin, vous voyez ce que je veux dire).

Je vous présente aujourd’hui 3 activités. Nous sommes très loin de l’exhaustivité (va sans dire, Clémence, va sans dire), mais c’est un début.

1. LE CROQUIS

Un grand classique mais qui marche souvent très bien. Vous aurez pensé à glisser dans votre sac un petit kit de dessin, évidemment. 

On laisse l’enfant choisir une oeuvre et la dessiner... ou l’art de guider son choix sans annihiler son envie de faire.

Cette activité va vous permettre d’apprendre beaucoup de choses à votre enfant et sur votre enfant.

– il va devoir regarder quelques oeuvres en pleine conscience avant de choisir
– il va devoir en sélectionner une (choisir, c’est renoncer… à tout âge, ça peut être un exercice difficile)
– il va devoir se poser et être calme plusieurs minutes pour dessiner
– il va devoir observer et voir ce qu’il a sous les yeux… et non pas ce qu’il pense voir (les lignes, les couleurs, la lumière, les formes…)
– il va devoir se confronter à la distorsion entre l’oeuvre et son croquis… entre ce qu’il veut dessiner et ce que ça rend réellement sur sa feuille.

Selon les tempéraments, vous serez étonnés de constater les différences de réaction entre les enfants.

Certains seront fiers des quelques traits et des aplats de couleurs qu’ils auront fait apparaître sur la feuille… (quand de votre côté, vous n’oserez pas demander quelle oeuvre il vient de reproduire…)

Certains vont se trouver nuls, se dévaloriseront, se décourageront… ils auront envie d’abandonner très vite.

Il faudra user de finesse pour encourager sans forcer, pour valoriser sans mentir, pour guider sans faire à la place.

À la fin de la balade, vous ressortirez du musée avec une oeuvre personnelle à accrocher dans la chambre ou à mettre sous cadre dans le salon façon « le musée s’invite à la maison ».

2. IMITER UNE SCULPTURE

Une activité qui plaît beaucoup et qui fonctionne à tous les âges

Ai-je vraiment besoin d’en dire plus?! 

Vous vous rendrez compte que selon l’âge de l’enfant, ça n’est pas forcément si évident de reproduire une posture. Encore une fois, cela demande un effort d’observation et un transfert sur son propre corps. 

On n’hésitera pas à se mettre par terre si la sculpture est présentée ainsi – on est dans un musée… pas dans le bureau du dernier Prix Nobel de la Paix.

On peut faire la version « chasse au trésor » si vous êtes dans une « salle des sculptures ». Un adulte (ou un enfant d’ailleurs) choisit en grand secret une oeuvre après un premier repérage puis il en reproduit la posture. Les enfants devront parcourir la salle et retrouver l’oeuvre imitée (oui, dans « parcourir » il y a « courir » les enfants… mais ça se fait SANS COU-RIR!) (pfffff, la langue française… usante!)

Vous pouvez réaliser la même activité avec des peintures. Il faudra donc pour l’enfant passer de la 2D à la 3D!

3. LE GUIDE

Pour les plus grands, vous pourrez proposer à l’enfant de jouer au guide. Il devra lire le cartel puis présenter l’oeuvre comme s’il était un spécialiste de celle-ci.

Il pourra se poster à côté de l’oeuvre pendant que vous serez le « public ». Il donnera le nom de l’artiste, la date, les dimensions, la technique (etc) puis décrira l’oeuvre en y mettant le ton et en jouant sur l’attitude (un peu comme Miss ou Mister Météo, vous voyez ce que je veux dire!?). 

Libre à lui de broder et d’inventer. Il pourra inventer la scène qui précède celle que vous avez sous les yeux ou celle qui suit par exemple. Place à l’imagination!

Alors, évidemment, la plupart des enfants vous diront… « mais je sais pas moi, je sais pas quoi dire ». 

Et bien oui, justement, c’est le moment d’apprendre que l’imagination… ça se travaille! (enfin, ne dites pas « travaille » si vous voulez avoir une chance…).

Le meilleur moyen de les convaincre gentillement, c’est de vous mettre en danger (!) et de le faire vous-même pour les inspirer. Essayez de raconter des choses drôles voire farfelues pour qu’ils accrochent à l’activité.

Ensuite vous pourrez toujours faire un concours de « l’histoire d’oeuvre » la plus drôle… ou la plus triste… ou la plus incroyable…

Et ne me dîtes pas que vous n’avez pas d’imagination… l’imagination, ça se travaille!