J’ai fait une GROSSE BOULETTE dans la préparation de nos bagages... pourtant elle m’a occupée de TRÈS longues heures.
(…Clémence, c’est pas beau de mentir)
Je reprends.
La préparation des bagages m’a occupée des mois et des mois (j’en rajoute un tout petit peu mais c’est pour vendre plus de papier…)
On est en novembre 2018, notre décision est prise : on part.
Pas de rentrée pour nous en septembre 2019. On prend le large, on emmène nos 3 petits loups à l’aventure. On ne sait pas où, ni comment. Mais on part.
Ça, c’est fait.(Apéro pour fêter ça ?!)
Trois idées se dessinent sous nos yeux écarquillés :
– En Europe en voiture ?
– En Camping car en Amérique du Sud?
– En Asie, en sac à dos ?
Toutes les formules sont studieusement décortiquées, tous les scénarii sont étudiés avec précision et précaution. (bah oui, on a 3 petits quand-même)
EN THÉORIE.
En pratique, c’est un tout petit peu moins bien ficelé : on en parle le soir la tête sur l’oreiller, in extrémis avant de tomber dans les bras de Morphée. (mais non les enfants ça n’est pas fatiguant, « c’est que du bonheur »… )
Dans nos élucubrations, une seule chose est sûre : ce qui nous parait être l’Everest, c’est l’Asie en sac-à-dos. (et quand on sait que je n’aime pas randonner…)
…
BINGO.
En Asie, en sac-à-dos nous partirons.
Ça, c’est fait. (Apéro pour fêter ça ?)
Et alors, à partir de là… quelque chose de complétement irrationnel s’est produit. Je n’étais pas tant obnubilée par l’itinéraire, les questions de « santé » ou encore de « sécurité » à l’étranger avec 3 jeunes enfants que par… les BAGAGES!
(comment ça, on n’a pas le droit d’abandonner un enfant pour être moins chargé ?!)
Le Dieu des sac-à-dos m’en a fait voir de toutes les couleurs.
Pendant plusieurs jours, et même semaines, chaque soir, se produisait le même rituel. Certains comptent les moutons pour s’endormir. Je faisais nos bagages.
Évidemment, je n’arrivais pas à caser ce que je voulais emporter, et je perdais ma partie de « tétris » tous les soirs. Cela prenait même des allures de casse-tête chinois – de ceux qu’on n’arrive jamais à résoudre et qui vous font vous sentir bête… (tiens, bah on n’ira pas en Chine !)
Allons-nous devoir renoncer à notre projet à cause de cette équation que je ne parviens pas à résoudre ? (et quand on sait que je n’aime pas les maths…)
Comment 2 adultes peuvent-ils transporter le nécessaire pour vivre pour 5 personnes pendant 10 mois ?
J’ai beau être attirée par la tendance minimaliste….à un moment donné, quand ça passe pas, ça passe pas ! Même l’adage le dit: « On n’est jamais trop de 2 ! » (bah oui, tu m’étonnes)
Deux porteurs, c’est quand même pas beaucoup. Et quand je dis « porteur »… on n’a pas l’entrainement des sherpas de l’Himalaya.
Moi : 1m70 pour 50 kg toute mouillée, avec une sincère aversion pour le sport et donc musclée comme une bête d’orage.
Lui : 1m83 pour 76 kg… de muscles à n’en pas douter(mais des muscles fins…), avec un intérêt certain pour l’effort physique mais pas non plus spécialiste du port de charge lourde (quoique… les enfants ça compte ?!)
Bref, ces bagages ont été ma douce torture.
Jusqu’au jour où j’ai eu une illumination. Comme une révélation. Le Dieu des sacs-à-dos a fini par me souffler LA solution. Celle que je ne voyais pas alors qu’elle était là, sous mes yeux.
Comment n’y avais-je pas pensé plus tôt !? Cette solution tenait en 3 mots.
« ADVIENNE… QUE… POURRA »
(Et bah voilà ! Apéro pour fêter ça ?!… bon ok, j’arrête, c’est lourd)
Nous nous sommes donc mis à travailler sur tout le reste (…et le reste allait être très prenant) en nous disant que ça irait, qu’on allait y arriver, qu’on allait trouver la bonne formule. (« la positive attitude »… Lorie, sors de ce corps)
Pour ne pas abandonner le dossier pour autant, on a simplement mis à disposition une étagère Grand Voyage dans la maison réservée aux choses qu’on envisageait de prendre.
A titre d’exemple, ont atterri sur cette étagère au fil des semaines :
– un briquet,
– 4 pinces à linge,
– une série de feutre en parfait état,
– une règle souple,
– des gobelets en plastique réutilisables,
– des boules Kyès,
etc…
Et pour ce qui est des vêtements, plus les mois passaient, plus cela devenait clair dans ma tête.
Les gens me disaient parfois :
« C’est sûr que vous n’avez pas la place pour les au cas où !. »
En fait, c’est le contraire. Dans nos bagages, nous n’avons pratiquement que des « au cas où ».
Au cas où, il fasse trop froid : un pull chaud
Au cas où, il fasse ultra-chaud : un débardeur
Au cas où, il pleuve des cordes : un Kway
Au cas où, il y ait plein de moustiques : un pantalon léger.
Au cas où, il fasse chaud : un short et un t-shirt.
Au cas où, on ne trouve pas de logement bon marché avec du couchage pour tous : des matelas et couvertures pour les enfants.
Etc.
De fil en aiguille, les bagages se sont assez intelligemment remplis (non, non, je n’ai pas la grosse tête… j’ai dit « assez »)
« Intelligemment » jusqu’à… une boulette. LA boulette du packetage.
L’ERREUR.
(vous avez encore 5 minutes devant vous?!)
Mise en contexte. Le jour où nous avons réservé notre premier logement à Buenos Aires, ce Grand Voyage qui me paraissait lointain et abstrait m’est apparu tout à coup : CONCRET. Je me suis vue vivre dans cet appartement et j’ai eu comme une illumination (encore ?!… note à moi-même : penser à aller consulter).
Des chaussons, il me faut des chaussons.
Ça tombait plutôt bien, j’en ai des « fait-maison » (merci Maman) qui se mettent en boule, ils sont confortables et légers. Impeccable. Je leur trouverai forcément une petite place.
Et puis, la vie en a décidé autrement (musique triste). Au moment de fermer les sacs, je les ai pris en main… j’ai réfléchi puis j’ai fait marche arrière. Je me suis dit que c’était sans doute superflu, que c’était même un luxe dont je devais pouvoir me passer.
BIIIIIIIIIIIIIIIIP. Mauvais choix.
Je pense à eux depuis maintenant 3 semaines. Jour et nuit, littéralement. J’en ai rêvé la nuit dernière, pour de vrai. (c’est pas dingue ça ?! Comme quoi, je n’ai vraiment pas de problème dans la vie)
L’explication est toute simple : j’en ai marre de traîner en chaussettes, qui se salissent, du coup, à une vitesse folle. (pour rappel : on n’a pas pris de machine à laver dans notre packetage) et surtout… j’ai froid aux pieds !!!
C’est fou de se sentir « incomplète », « insatisfaite » par ce manque!
Voyager en Tour du Monde c’est sortir de sa zone de confort... y compris au sens premier du terme. Pfffff. La coupe étant pleine, j’ai fait toutes les boutiques de Guarujà… mais impossible de trouver quelque chose qui convienne pour nos bagages.
« Bah pourquoi tu mets pas tes chaussures (bécasse), me direz-vous? »
C’est peut-être ce que je vais finir par faire… mais comme vous, je n’ai pas envie d’être en chaussures quand je suis à la maison.
Alors, peut-être aurez-vous une pensée émue pour moi ce soir en glissant vos pieds dans vos chaussons moelleux. Profitez de cette expérience incroyablement réconfortante. Et si vous êtes de la team « pieds nus » (Ben, je t’embrasse) ou « chaussettes », profitez de votre choix en pleine conscience.
Car il y a la simplicité volontaire et il y a l’autre!
09.09.2019