« Quand je serai grande, maman, je voudrais être magicienne,
comme ça je pourrai te faire apparaitre des fleurs violettes ! »
On raffole tous de ces petites phrases ou expressions lancées par les enfants au détour d’une conversation. Qu’elles viennent de nos enfants, nos neveux et nièces, nos petits-enfants (voire notre conjoint.e qui aurait gardé son âme d’enfant… de temps en temps).
C’est tellement savoureux de découvrir leur répartie, leurs associations d’idées, leurs bons mots… et parfois leurs pics ! (les pics version « mini-pouce » passent toujours mieux que les pics d’adultes… même si le fond est le même… non ?!)
Le problème, c’est que 99,9% du temps (oui, oui, les experts sont formels), on est incapable de partager ça au dîner le soir parce qu’on en a oublié la moitié (excusez le « on » inclusif… je ne peux pas me résigner à penser qu’Alzheimer me guette déjà).
« Attends, il faut que je te raconte, Apolline a sorti un truc au voisin en allant à l’école ce matin,…saperlipopette.. Comment c’était déjà … oh, triple zut… c’était trop drôle !».
Et voilà. C’est perdu dans les abîmes de la vie qui défile… pour toujours !
C’était pourtant mémorable. Alors j’ai trouvé une solution pour palier à ce gâchis (roulement de tambours, suspens insoutenable).
J’ai nommé : Le petit carnet magique !
Ça tombe bien, j’ai une passion (complètement bridée car irrationnelle) pour les carnets.
Ces jolis objets que l’on peut toucher, frôler, caresser dans une librairie-papeterie.Tous plus hypnotisants les uns que les autres. Je les ouvre et les feuillette les uns après les autres comme s’il allait en sortir des papillons magiques.
Les pages dansent le temps de mon passage, m’envoient une petite brise boisée et retombent comme un soufflé, vite abattues par la couverture qui reprend sa place.
Ces couvertures, tellement belles, qui me crient « dessine-moi un mouton… ». J’ai toujours trouvé ça adorable.
Mais aussi tentant que ceci soit… soyons réaliste, je n’ai rien à y écrire (soupir de désespoir).
Quoique…
Et si j’en trouvais un ni trop épais et ni trop grand que je pourrais avoir facilement sous la main.
Au programme de ce carnet donc : les phrases « collector » de mes enfants.
« Maman, j’ai envie que tu fasses un quatrième Ulysse. Tu voudras bien en refaire un comme celui qui est à la sieste, il est trop mignon, je l’adore. … Steuplé Maman ! » (l’idée est drôlement mauvaise… mais je fonds sur place avec des cœurs qui s’échappent de mes yeux)
Un peu comme une pépite d’or qui m’aurais tapée dans l’œil depuis le bord de la rivière, je ne veux pas laisser filer cette réaction. Maintenant que je l’ai vue, je ne peux pas faire comme si elle n’avait pas existé. Je veux la garder, c’est une rencontre magique.
Alors je mets la main sur mon carnet au plus vite, et je note, méticuleusement.
« … blablabla… oui, attends chéri, je note un truc …blabla….et je suis à toi!
Ouf. C’est bon. Je la tiens, cette phrase précieuse. Sauvée de l’oubli.
Au bout de quelque temps, ces pépites valent tout l’or du monde dans ce carnet qui ne vaut rien.
En tant que parents, on peut y lire et relire l’humour de son enfant, ses questions philosophiques, ses tacles (bah oui, ça arrive aussi), ses questions débiles (si, si, il y a parfois des questions débiles… et c’est ok), ses craintes, ses délires, ses déclarations d’amour…
Ce carnet est l’essence de la personnalité de notre petit clone… ou de notre petit clown.
Alors à défaut d’avoir envie de promener ce « petit carnet magique » tout le temps et partout : du coin de la rue jusqu’au bout du monde (le pire ne serait pas tant de peiner à le promener que de le perdre); on peut aussi utiliser son téléphone portable pour compiler tout cela.
Et pour la team-méthode-vintage comme moi, la technique est la suivante. À la moindre phrase croustifondante, on se fait violence (c’est pour la postérité), on attrape ce qui nous tombe sous la main : le sac en papier du pain (sauf si on est sérieux et qu’on a un sac en tissus, hihihi), le dos d’une ordonnance, un ticket de caisse et on note, TOUT DE SUITE. Avec quelques phrases de contexte, c’est l’idéal pour retrouver l’intonation à la lecture.
Et le soir, quand on a un peu de temps devant nous (genre de 2h à 3h du matin, en général), on reporte ça dans ce joli carnet choisi avec Amour.
Je vous garantis du bonheur pur… avec seulement quelques mois de décantation… alors imaginez quelques années puis dizaines d’années plus tard…
Un élixir divin pour vous faire remonter dans le temps!
A mon avis.
16.09.2019