La petite contrariété qui tourne à la « colère », ça vous dit quelque chose ?

Mais si… je suis sûre que vous voyez de quoi je parle.

À la fin du dîner, vous vous levez pour débarrasser la table tout en terminant votre conversation avec votre chéri.e. D’une main, vous enlevez son bavoir à votre enfant de 2 ans, qui est debout à côté de vous. De l’autre, vous rassemblez vos couverts dans votre assiette.

Et là… c’est le drame.

Des gémissements suivis de pleurs vous interrompent dans votre gestuelle automatique et dans votre conversation, par la même occasion. Vous tournez la tête vers votre enfant pour comprendre quel est l’objet du délit.

Votre enfant ne parle pas suffisamment bien pour être clair et limpide (pour votre oreille d’adulte hein… parce que lui, il se comprend très bien).

Vous voilà donc parti.e pour une compréhension orale corsée afin de déchiffrer son dialecte – le tout au milieu de ses pleurs (vous savez comme en 6ème en anglais… quand vous ne compreniez pas 1 mot sur 10 de l’enregistrement-cassette).


Mais qu’est-ce qu’il a!?



Allez, vu depuis cet article… vous avez compris, n’est-ce pas ?!

Pendant que vous étiez en train de finir votre conversation, votre enfant s’était mis en tête de décrocher son bavoir – tout seul.

Ça lui a pris comme ça, sans prévenir. C’est vrai, d’habitude il ne le fait pas… mais là, il a eu envie d’essayer, il a eu envie d’être « grand ».

Ça faisait 57 secondes (oui, oui, Big Brother est formel) qu’il se concentrait pour accomplir cette tâche importante pour lui et vous êtes arrivé.e avec vos gros doigts doués d’adulte.

Inadmissible.

De quoi créer en lui une boule de frustration voire de colère, façon Sangoku. (vous êtes de la génération Dragon Ball Z, n’est-ce pas ?)

Fin du récit.

Bon, un petit éclaircissement s’impose. Ne prenez pas ombrage de ma formulation en « vous » ceci, « vous » cela. Vous l’avez compris… « vous », c’est moi.

Mais peut-être avez-vous rencontré une situation similaire ou peut-être allez-vous en rencontrer une demain.

Gardons en tête que de nombreuses situations de « crise » sont évitées par le simple fait d’observer davantage nos enfants.

Assurément, si j’avais vu mon fils, concentré dans sa petite entreprise, je ne lui aurais pas coupé l’herbe sous le pied ainsi. Et nous n’aurions pas eu à gérer cette « colère » et ses dommages collatéraux.

Parce que vous avez remarqué, un enfant de 2 ans… c’est un peu comme une voiture parfois. Une fois que ça part en tête à queue, il faut être un bon pilote pour redresser la barre et ne pas finir dans le décor.

« La boulette du bavoir » (appelons ce moment de vie ainsi, si vous le voulez bien) joue sur 2 points importants du développement d’un enfant de 2 ans :

Les émotions et le besoin d’autonomie.

En effet, un enfant de cet âge commence à montrer une plus grande gamme d’émotions parce qu’il est en train de construire sa personnalité.
De plus, il est tiraillé entre son besoin d’autonomie et sa dépendance à certaines choses.

Mon coup de main pour lui retirer son bavoir à ce moment-là n’en était donc pas un

Alors évidemment, l’idée n’est pas de les observer 24/24 (on n’est pas des psychopathes, hein) mais en prenant l’habitude de rester « connectés » à eux dans des temps élémentaires, on gagne en sérénité… pour toute la famille!