Il y a peu de temps, j’échangeais quelques mots avec une amie.
(si, si, vous allez voir… ça va vous intéresser).

Elle est la maman d’une petite fille de tout juste 3 ans. Elle me faisait part de la phase dans laquelle se trouve sa Puce en ce moment, que l’on pourrait résumer ainsi : quand cesser de coopérer devient un jeu! (#çava5minutesonfaitquoiensuite)

J’étais amusée de constater qu’il n’y a rien qui ressemble plus à un Enfant de 3 ans, qu’un autre Enfant de 3 ans. Certes, Ulysse a 3 mois de moins… mais on ne va pas chipoter : c’est kif kif bourricot. (et cette expression qui sort de derrière les fagots, c’est cadeau)

En effet, c’est également le dada de ce petit trublion les temps-ci.

Nous pourrions passer un moment à décortiquer le POURQUOI de ce comportement (vous savez que j’aime les « pourquoi », n’est-pas). Mais une fois n’est pas coutume, on va passer à l’étape suivante. Et surtout, j’aimerais vous partager un principe contre-intuitif pour gérer cette situation. 

Oui, parce que bon… c’est toujours plus agréable de gérer un enfant qui ne coopère pas en voulant jouer, qu’un enfant qui ne coopère pas en vociférant… mais le résultat est souvent le même. On finit usé.e.s par leurs comportements fantaisistes.

Exemples:
– Je demande à Ulysse de s’installer à table pour le petit déjeuner : il file à l’anglaise, très amusé.
– On commence à l’aider à s’habiller : il s’échappe entre l’enfilage du t-shirt et celui du pantalon.
– On l’accompagne pour se brosser les dents : il se cache dans les rideaux.
– Je lui demande de ranger son manteau qu’il a laissé traîner par terre, il bascule sa tête en arrière et lance un rire maléfique à faire trembler la baie vitrée.

Si ça n’était pas mon petit ange… je le trouverais démoniaque… (ce petit insolent).

Alors on fait quoi!?

D’abord, vous est moi savons que nous avons tout intérêt à se mettre à leur place, à faire preuve d’empathie. Ils cherchent parfois juste ce qu’ils ont l’air de chercher… du jeu, des rires, de la complicité.

Ils cherchent à nous faire sortir de notre pilotage automatique et notre suite de consignes voire d’ordres. Ils cherchent le contact. 

La plupart du temps, on peut finalement entrer dans leur jeu… parce que le pyjama ne s’auto-détruira pas si on l’enfile 5 minutes plus tard que prévu, avant d’aller se coucher. Consentir à une bonne tournée de chatouilles peut être un bon accélérateur de coopération (oui… avant d’aller dormir pour exciter tout le monde… absolument). En effet, on se retrouve du coup dans une équation gagnant-gagnant. On s’investit 3 minutes dans le « jeu proposé » par son enfant et on en gagne 10 parce que le réservoir affectif de notre enfant est rempli. Summum du bonheur : ça ne finit pas en crise de nerf de la part de l’Enfant et du Parent… et tout le monde est content. (You may say I’m a dreamer… but I’m not the only one)

Et là, certains vont peut-être penser: « Mais bien sûr, la baba-cool de l’éducation… mais moi j’ai pas 3 ans… et j’ai pas forcément envie de jouer : matin, midi et soir. »

I know… ces enfants prêts à jouer à n’importe quelle heure du jour et de la nuit… c’est péniiiiiiiiiible! Cette joie de vivre, cette soif d’amusement qui fleurte avec l’impertinence… il y a de quoi rire jaune parfois.

Doit-on donc toujours saisir les perches qu’ils nous tendent? Doit-on toujours jouer au chat et à la souris? 

Dois-je me forcer à ouvrir chaque placard de la cuisine AVEC LE SOURIRE parce que mon Enfant a décidé… à 7h23… qu’un cache-cache avec son slip c’était définitivement plus fun qu’un habillage en règle!?

Non. Je suis comme vous, je ne pense pas.

Mais alors, on fait quoi!?

On enseigne… comme d’habitude… on enseigne.

On leur apprend que le jeu, c’est OUI.
Sauf quand c’est NON.

(de rien… si je peux aider…)

Le plus évident est donc de prendre le temps de jouer, lorsque c’est possible. Et poser un cadre ferme et non-négociable lorsque le temps est compté et qu’il faut rester efficace.

Exemple : Je joue avec les filouteries de mon enfant le samedi matin en confinement à la sortie de la douche et j’impose qu’il fasse ce que je lui demande au moment où je lui demande, le lundi matin à 7h22 (bah oui, avant qu’il aille planquer son slip).

Ça vous paraît gérable!?

Et bien moi, j’ai envie de vous dire : STOOOOOOP. 

Il est fort possible que vous alliez droit dans le mur ainsi. Enfin, pas exactement. Disons que bien sûr… le samedi matin tout ira bien. Mais ça n’est pas ce moment sensible (n’est-ce pas). Ce qui l’est, c’est le matin où votre enfant refuse de coopérer pour jouer alors que VOUS N’AVEZ PAS LE TEMPS.

Du coup, ça risque fort de se finir en négociation, en lutte voire en crise de nerf… de la part du Parent et/ou de l’Enfant. Et c’est dans ces cas-là qu’on arrive en retard au travail avec les nerfs en pelotte.  

C’est donc ici que je vous propose ma technique contre-intuitive, dont je vous parlais en début de mail.

En fait, c’est tout simple. On fait exactement l’inverse

1. Les jours où nous avons du temps devant nous : on lui enseigne qu’on ne peut pas toujours jouer au moment où notre Enfant le voudrai(pour X raisons… je vous laisse expliquer, hein).
Par exemple : un vendredi soir où on a tout le temps de discuter. L’idée étant qu’au pire, si ça tourne mal parce que c’est dur à comprendre pour un Enfant, vous pourrez l’accompagner dans la gestion de sa frustration voire de sa colère.

2. Les matins où vous avez un timing à respecter : vous pouvez tenter d’esquiver la phase jeu et si ça paraît compromis, vous jouez 1 minute ou 2 avec votre Enfant pour garder la connexion avec lui et atteindre votre objectif. Ainsi vous pourrez livrer chaque membre de la famille à l’endroit où il doit être, à l’heure où il doit l’être.

Qu’en pensez-vous!?

Peut-être allez-vous avoir du mal à digérer cette proposition… mais parole de maman-testeuse : c’est ce qui donne les meilleurs résultats!

Et n’ayez crainte, une fois que votre Enfant aura suffisamment apprécié le fait que vous sachiez être d’humeur joueuse : il passera à autre chose! 

C’est le propre des Enfants de nous proposer des défis, n’est-ce pas!?