Faire un TOUR DU MONDE c’est…

…avoir la liberté totale d’organiser son temps comme bon nous semble. Et qu’il nous semble bon d’être libérééééééés, délivréééééés de toute contrainte (voilà, maintenant vous allez pouvoir fredonner ça toute la journée… de rien !)

Nos contraintes occidentales sont tout de même exceptionnellement magnifiques. Je pense à 2 contraintes en particulier, celles qui occupent nos journées (amis retraités, bien le bonjour) : travailler et aller à l’école.

Combien de personnes dans ce bas monde en rêvent ?

Parfois (souvent ?), nous avons le culot de nous en plaindre (oui, elle l’a dit et elle s’inclut). Et alors pouvoir travailler jusqu’à un âge de plus en plus avancé… quelle chance doublée d’une joie profonde ! (oui, je sais… ce sujet brûlant parvient à réchauffer l’hiver français… mais il fallait que je titille un peu le compatriote)

Il parait même qu’il y a des gens qui ont choisi de travailler dans des écoles : des gens com…plétement passionnés (ou inconscients ?!).

BREF, (comme vous peut-être ?) nous avions envie de changer d’air et de quitter cette vie confortablement contraignante. 

Notre Grand Voyage a répondu à une soif de liberté, de découvertes et de moments en famille. Je veux dire VRAIMENT… les moments en famille… pas juste de 18h30 à 20h30. (allez, on file à la douche – dépêchez-vous le repas va être prêt – arrête de faire le clown, finis ton yaourt ou tu vas rater l’histoire– allez, pipi – les dents – au lit… pour la 14ème fois).

Aujourd’hui, après bientôt 4 mois de voyage (oui, oui, déjà) tout cela nous paraît si familier et si étranger à la fois. On ne va pas se mentir (ah non, je refuse, pas de ça entre nous !) : on dit toujours « pipi, les dents, au lit » 14 fois (les enfants restent des enfants…même en Malaisie) mais si le timing n’est pas parfait, il y a moins de pression

En fait, on souhaite qu’ils soient couchés tôt pour leur bien-être, mais aussi et surtout pour avoir un petit bout de miette de soirée à deux

BREF. (encore ? mais c’est une manie !)

Choisir comment organiser ses journées est un luxe que nous savourons chaque jour. 
Pouvoir nous lever avec un planning méticuleusement choisi – et non subi – est du caviar sur un toast à Noël (enfin, pour ceux qui aiment…).
Commencer notre journée avec une page blanche sur laquelle on peut tout écrire… (ou rien), est une bouffée d’oxygène dans une vie de parent-s… dans une vie tout court… dans une vie toute courte.

Du coup, après le petit déjeuner… on ne file pas à l’école en trottinant parce qu’on est en retard … on commence notre belle vie de tourdumondiste. (oui, oui, ça se dit… pire… ça s’écrit) 

« Allez, vous allez vous brosser les dents, vous habiller et vous sortez les devoirs. Ulysse arrête de couiner… qu’est-ce que tu veux ?!?!! »

« osdof osiief  foshvnvfnxcpoo aaaaaaa maman ?? maman ?? maman ?? »

« Euh… peut-être oui, mon chat. Allez, papa t’attend pour t’habiller. File »

On se met au travail.

« Non mais moi je veux bien faire des devoirs mais je fais une mini-session parce que là, j’en ai un peu marre de faire des devoirs ! »

« Mon petit loup d’amour que j’aime de tout mon cœur à la folie jusqu’à la fin des temps, tu sais, tes copains, eux, sont à l’école tout le matin et encore presque tout l’après-midi… du coup, avec papa on s’est dit que ce serait bien pour toi de faire 1h de devoirs, ce n’est pas énorme, tu sais ?!»

« Booooooon, d’accoooooooord… » 

Sage décision.

Allez, on s’y met. L’objectif est de quitter le logement « pas tard » pour aller visiter la ville car ce soleil brûlant use les corps et les esprits… surtout l’après-midi.

On est à la moitié de la session devoirs et Ulysse commence à montrer de GROS signes de fatigue. (en même temps, personne ne l’oblige à commencer sa journée à 7h. Juré, personne)

On fait un peu durer pour voir mais ça ne passera pas… les devoirs ne sont pas finis. On va donc coucher Ulysse sinon il se transformera en bombe à retardement, prête à nous (péter) sauter à la (tronche) tête dans un moment forcément absolument inopportun.

… … … 

(c’est le temps qui passe pendant les devoirs… vous aviez compris ?!)

« C’est bon papa, on a fini nos devoirs ! On peut partir en balade ?! »

« Euh… non, Ulysse s’est endormi il y a 15 min… on va le laisser se reposer et on sortira après ! »

« Ah bah, on peut aller à la piscine alors !? » (sourire qui fait 3 fois le tour de la tête… le bonheur des uns fait le bonheur des autres)

Bon, je vous la fais courte, on sort finalement à 13h en ayant les crocs… mais si on reste pour se faire à manger, ça va s’éterniser et ce sera rel’heure (j’invente des mots, vous vous souvenez ?) de la siestounette d’Ulysse… peut-être. (quand passeront-ils aux batteries au lithium sur les bébés ?! That is the question)

Objectifs : out, eat, enjoy (allez, allez, on travaille son anglais).

Découverte d’un quartier, découverte d’un musée, découverte d’un lieu de culte… ou les 3… On profite, on savoure, on s’imprègne. Puis, d’autres besoins se font sentir dans notre équipée.

« Non mais là papa, mes jambes elles me disent que je peux plus avancer! Non mais vraiment hein !… On va rentrer quand ? »

« … »

« On pourra faire un temps piscine et un temps dessins-animés ?! » (ah bah là les gars… pour faire ça on est grave à la bourre… NB : on vous l’a pas encore appris, mais les journées c’est 24h, hein !)

Mais forcément, quand on a 4 ans et 6 ans, on a beau être intéressés par le projet familial… à un moment donné… on a que 4 ans et 6 ans, merde ! (ah non… ils disent pas ça…) Ils disent :

« Non mais là, c’est bon, depuis toute la journée on fait des activités d’adultes ! Moi j’ai envie de faire un peu des activités d’enfants là quand même ! »

Alors lorsqu’on sent qu’on joue avec le feu… on fait en sorte de ne pas se brûler… 

On ne perd pas de vue l’objectif l’aventure doit encore durer 6 mois… (à 5 : désertion non-envisageable)

Alors oui, dans notre parenthèse de voyageurs autour du monde : pas de figures imposées par le monde extérieur. Les figures imposées viennent de l’intérieur, elles viennent de nous tous parce que nous vivons à 5 avec des envies et des besoins différents… tous autant que nous sommes.

Le principe d’une famille !… allez-vous me dire (comme je vous connais bien)

Le projet de notre famille : vivre ensemble de façon harmonieuse (parce que c’est noooootre projeeeet !! Emmanuel sort de ce corps)

C’est ça aussi, le challenge d’un Tour du Monde : Trouver l’EQUILIBRE dans un environnement toujours en mouvement
Être sur le fil du rasoir… parfois… sans jamais se couper. (enfin presque hein, personne n’est parfait)

« L’Odyssée à petits pas » c’est accepter de faire moins, pour multiplier les chances de faire bien… en harmonie avec nos bébés-loups. 

On ne force pas quelqu’un à courir un marathon à un rythme qui n’est pas le sien…

Nous sommes 5 marathoniens avec pour projet de passer la ligne d’arrivée ENSEMBLE… et surtout avec pour projet d’apprécier de courir ensemble (cette métaphore sportive – alors que je suis non pratiquante – est complètement incroyable).

Ce qui est vrai en Tour du Monde est également vrai dans la « vraie » vie, isn’t it ? (3 fois « vrai » dans la même phrase, qui dit mieux?)

Pour passer du bon temps en famille, rien de tel que l’écoute et le respect des besoins de chacun. 

Tu as moins de 2 ans et besoin de dormir… je comprends. (moi aussi !!!)
Tu as 36 ans et besoin de regarder un résumé de foot pour te sentir bien (je ne comprends pas !!!)… c’est ok.
Tu as besoin d’aller te défouler à la piscine parce que tu as 4 ans… on peut organiser ça pour toi.
Tu as besoin de te maquiller pour partir en balade parce que tu as 6 ans et que tu veux faire comme maman… il en est absolument hors de question. (l’écoute et le respect… je vous dis)

Alors oui, nous faisons rêver (peut-être?) car tout ce que nous faisons, nous l’avons choisi, nous le faisons par envie, par passion… parce que nous sommes libres et sans contrainte. 

Que cette expérience est grisante! (j’ai toujours trouvé que ce mot ne « sonnait » pas ce qu’il signifie, pas vous ?)

Ceci étant, cela ne suffit pas à en faire un succès

Faire un Tour du Monde, c’est trouver la bonne formule pour que chacun y trouve son compte… chaque jour. C’est donc revoir sa copie plusieurs fois par jour s’il le faut pour que, lorsque le soleil se couche, chacun puisse se sentir vidé et comblé à la fois.

Autrement dit :
La liberté peut-elle vraiment être exempte de toute contrainte? 

(Vous avez 4 heures)

C.