En ce début décembre, comme vous, nous pouvons apprécier partout où nous passons la féérie de Noël

Cela a commencé modestement aux îles Fidji, avant de se poursuivre à l’aéroport d’Auckland, puis à Singapour où c’était le pompon ! (comme celui au-dessus des bonnets, vous devez voir de quoi je parle…). 

Ici, à Kuala Lumpur (Malaisie), c’est la même chose… les décorations sont nombreuses, lumineuses voire démesurées (à l’échelle de la ville en fait).

Au milieu des malls climatisés (les galeries commerciales)des décors entiers sont souvent installés avec bonhommes de neige, sapins, lutins, chalets, luges… j’en passe et j’en oublie.

Que ça fait rêver… 

… avoir froid, se moucher, mettre une écharpe et un bonnet, grelotter et avoir l’onglée (pour les plus chanceux qui doivent gratter leur parebrise). 

Vu d’ici, c’est frigorifiquement tentant et tellement exotique.

« WHAAAAAAAT, non mais tu plaisantes ?!… » allez-vous me crier (enfin, pour ceux qui n’ont pas les lèvres trop gercées). Certains vont même trouver cela déplacé de se plaindre dans notre situation.

Vous, qui rêvez de soleil (celui qui chauffe… pas celui qui fait que de la lumière)de débardeurs, de claquettes, de cocktails en plein cagnard. 



On en est donc bien tous au même point. On veut une bonne canicule quand on a froid, on veut un bon coup de froid en pleine canicule. 

On veut toujours ce qu’on n’a pas.

Un peu comme les enfants à Noël (exemple au hasard…).

Ils veulent la dernière panoplie Pyjamask ou toutes les figurines Pat Patrouille (ou les 2, hein !) et une fois que ce cher Père Noël a fait le job, ils veulent autre chose ! (et après on s’étonne que le métier subisse une crise des vocations)

Une envie pousse l’autre. Une idée pousse l’autre. Et comme les enfants sont un terreau fertile pour les envies ET les idées… on est mal barré ! 

A Noël, ils ouvriront enfin les cadeaux tant attendus (si le Père Noël n’a pas fait de boulette…). Ils y joueront quelques semaines, quelques jours ou quelques minutes (ça, c’est si il a fait une boulette). Puis ils les délaisseront peut-être (sans doute) comme s’ils n’avaient plus de saveur.

En plus, ils auront repéré un autre jeu chez la Copine qui elle, a « trooooooop de chance » d’avoir eu ça de la part de Barbe Blanche (le 15 janvier donc, vous avez à nouveau une liste de Noël prête à l’emploi… Qu’on ne me dise pas que les enfants ne savent pas s’organiser).

Alors, pour lutter contre cette obsolescence programmée par l’Enfance, je suggère (oui, oui, je me sens pousser des ailes):

Plutôt que d’acheter des jeux et jouets qui ne feront qu’un temps (et c’est ok, c’est la vie), allons donc chercher dans le marché de seconde main des jeux qui n’ont plus de saveurs pour d’autres enfants mais qui sauront faire le bonheur des nôtres.

Notre porte-feuille sera content (ça laissera plus d’argent pour voyager… au hasard), les enfants seront contents et triple bonus : la planète n’aura pas à digérer les emballages qui sont régulièrement plus lourds et volumineux que le contenu même

Et qu’on se le dise, nous avons déjà produit sur Terre tout ce dont plusieurs générations pourraient avoir besoin(oui, oui, j’ai tout calculé… pourquoi croyez-vous que je sois fatiguée)

Notre production effrénée n’a aucun sens. 

S’il peut nous sembler difficile de limiter les cadeaux pour les enfants (même si c’est tout à fait possible, on a testé pour vous) (ahahahaaaa… rire maléfique), il nous faut au moins mettre le paquet du côté des adultes pour contrebalancer ces folies enfantines.

Places de ciné, de concerts, repas dans un bon resto, séance massage, une formation, un saut en parachute, âne balade en traîneau du Père Noël… tout ce qui peut éviter de remplir nos maisons – et la planète – est bon à prendre (sauf une entrée à un spectacle de Patrick Sébastien…) (désolée, il fallait que je le dise).

Des expériences plutôt que des objets, un peu plus de verbe ÊTRE et un peu moins de verbe AVOIR… on a tous à y gagner (non, ce texte n’est pas sponsorisé par La Poste).

À nous, adultes de montrer l’exemple à nos chers petits parce que soyons réalistes… tous ces jeux et jouets qui encombrent nos intérieurs autant que notre planète sont une fausse bonne idée. Ils sont un cadeau empoisonné qu’on leur fait, ils sont une vision à court terme dans un monde à long terme.

Cette planète est en péril (oh allez, un peu de mélodrame.. ça n’a jamais tué personne… gloups) mais j’ai une grande et bonne nouvelle ! 

La solution est simple : nous sommes souvent (toujours?) la solution à notre propre problème.(mon Dieu que c’est beau…)

Et puis rappelons-nous que la Magie de Noël opère grâce à nous et non pas grâce au Père Noël (pour les irréductibles qui y croyaient encore, désolée mais il fallait que je le dise aussi)… donc faisons en sorte de faire de la Magie avec moins et avec du seconde main ! (ça au moins, c’est une prouesse)

Et puis, de toute façon… souvenons-nous toujours en cette période de fêtes que les enfants veulent toujours ce qu’ils n’ont pas. Or s’ils n’ont pas, c’est qu’ils n’ont rien. Donc les enfants ne veulent rien.

Amen.