2 mois ! C’est fou, non ?! 

Cela fait 2 mois que nous avons quitté la France. Deux mois que nous profitons de cette expérience familiale intense (à tous points de vue) et que nous sommes nomades. Ceci a impliqué pour nous de vivre dans 10 logements différents en 9 semaines. 

10 mini-déménagements avec nos 50 kg de bagages (et nos 65 kg d’enfants!).(comment ça?… ça ne fait pas envie, c’est ça?!)

Il est l’heure de faire quelques comptes.

Une chose est sûre, avec tous ces exercices de mémorisation pour retrouver où sont rangées les assiettes, les couverts, le sel ou l’huile… Al Zheihmer, ça n’est pas pour tout de suite (triple zut, j’ai oublié comment ça s’écrit…).

Bon, il faut dire que nos hôtes nous ont parfois simplifié la tâche. Il n’y a pas toujours ce qu’il était prévu dans les placards (bonjour, c’est ici qu’on parle de l’incidence sur le moral et les nerfs?)

Allez, trêve de blabla, c’est parti pour un petit listing non-exhaustif et non organisé (c’est plus fun.. youyou) de l’équipement de nos logis!

Huile : 4 logements / 10 
Ça n’est pas pour le prix que ça coûte, c’est clair, mais devoir acheter cette denrée toutes les semaines… c’est péniiiiiible… Du coup, on transporte régulièrement notre bocal d’huile… (et comme on n’est pas chargé du tout… c’est nickel)

Sel : 3 logements / 10. 
Ça n’est pas en Grand Voyage que l’on va développer de l’hypertension artérielle, faire un AVC ou une crise cardiaque. On mange la plupart du temps sans sel (une pensée compatissante pour tous les « régime sans sel »)La bonne nouvelle dans tout ça? Comme l’OMS vise une baisse de 30% de la consommation mondiale d’ici à 2025, l’objectif sera largement atteint… (sauf si VOUS avez la main lourde bien sûr…mouhahaha) 

Poivre : 0 logement / 10. 
Mais comment savoir où est la frontière entre la négligence de nos hôtes et la différence culturelle? (that is the question)

Bol : 0 logement / 10.
« Maman, on mange dans quoi notre soupe alors?… Dans des assiettes creuses ? »
« Ma caille, dis-toi bien que s’il n’y a pas de bol… il n’y a pas d’assiettes creuses. »
 (il y a une forme de logique dans tout ça quand même)

Saladier : 1 logement / 10.
Mais où sommes-nous censés faire nos salades ? (sans huile, sans sel, sans poivre, sans moutarde et sans vinaigre) Où sommes-nous censés faire notre pâte à crêpes? Bon d’accord… on ne va pas faire notre Cyril Lignac… : on prendra une vulgaire casserole. Ah ! Il n’y a pas de fouet. Allez, ça n’est pas un gros problème : une fourchette fera l’affaire. Ah ! Il n’y a pas de louche pour transvaser dans la poêle. Allez, va pour une grosse cuillère. Ah ! La poêle est en fin de vie et il n’y a pas de spatule(ni d’huile… vous vous souvenez?)(pffffffffffffff… vous la voyez, la frange de Simon qui vole et virevolte?)

Bilan : rien n’est grave mais dans ces conditions, il faut une bonne dose de zen-attitude pour s’y mettre et faire comprendre aux enfants la valeur des choses : « Ces crêpes, mes enfants, sont littéralement un miracle, votre papa est un magicien de la crêpe ». (et pour celui qui avale une bouchée sans savourer… : l’aventure s’arrête là et cette sentence est irrévocable)  

Mug : 1 logement / 10.
En tant que fans de thé : c’est dur. La bonne nouvelle ? Comme il nous a été impossible(jusqu’alors!) de trouver du bon thé (on ne fait pourtant pas nos British… un simple sachet avec un goût agréable ferait l’affaire) : on s’est mis à l’eau froide. (il ne fait pas rêver ce Grand Voyage ?)

Eau chaude aux robinets : 2 logements / 10.
Il faut savoir qu’au Brésil, les logements sont construits sans installation d’eau chaude sanitaire et sans chauffage non plus d’ailleurs (ne traversez pas l’Atlantique pour vous y installer en tant que plombier-chauffagiste… c’est bouché).  Du coup, on s’est très bien habitué à la vaisselle à l’eau froide (on détruira d’ailleurs notre cuisine flambant-neuve à notre retour en France pour supprimer l’arrivée d’eau chaude). Deux logements étaient donc fournis en eau chaude au robinet, ce sont les 2 logements que nous avons occupés en Argentine. 

Eau chaude constante dans la douche : 2 logements / 10.
Pour les aficionados de Leroy-Merlin, l’eau chaude dans les douches au Brésil est produite dans le pommeau de douche par une résistance alimentée par les 2 petits fils qui pendouillent au dessus de notre tête (il est mort au Brésil Claude François??). « Mais si mon Ulysse! Vas-donc avec Papa prendre une douche ! » (mais non tu ne vas pas être brûlé puis glacé 3 fois par minute… si Papa est habile)NB : J’invite quiconque a des ados qui ont du mal à sortir de la douche, à baisser en gamme dans la qualité de leur installation. 

Douche sans pression : 4 logements / 10.
« Apolline, tu fais un shampoing ma douce ! »
« Non mais mamaaaaaan, je vais pas pouvoir me rincer les cheveux avec l’eau comme ça ! »
(Le positif ?… : elle est perspicace cette petite)

Absence de torchons de cuisine : 3 logements / 10.
« Y’a rien pour essuyer la vaisselle !! ». Oh mais ça n’est rien, il suffit de laisser sécher tout ça (me direz-vous). Certes, sauf quand le plan de travail est trop petit pour accueillir une tournée de vaisselle. Heureusement, il n’y pas de problème, il n’y a que des solutions. « C’est bon ! J’ai trouvé une taie d’oreiller de rab dans l’armoire… BIM! Un torchon! » (mieux vaut ça que de dormir sur un torchon mouillé, non ?)

Et enfin, the last but not least ! (oh allez, un peu d’anglais ça n’a jamais fait de mal à personne…)

Absence d’éplucheur : 8 logements / 10.
Pour tous les futurs Tourdumondistes ou les voyages de longue durée que vous pourriez faire… par pitié : PRENEZ – UN – EPLUCHEUR! (Sauf si vous ne consommez que des boites de conserve… auquel cas : prenez un ouvre-boîte !) On ne rend pas assez hommage à ces deux inventions extraordinaires qui rendent notre quotidien si doux et facile. Alors bien sûr, nous avons essayé de nous offrir ce précieux « sésame » afin de nous éviter ce soupir de désespoir si régulier… mais RIEN. Nous ne croisons que rarement des magasins susceptibles d’en vendre et ceux que nous avons vus ne proposaient pas cet objet fantastique. 

Alors voilà, faire un Grand Voyage (si vous aviez un doute…) c’est faire un marathon de l’adaptation. Mieux vaut ne pas fanfaronner au bout des 3 ou 4 premiers logements,  en se disant que c’est fastoche de s’adapter au quotidien que les autres ont imaginé pour nous… car on pourrait vite s’auto-décevoir (et personne n’a envie de s’auto-décevoir, right?).

Si s’adapter à un logement de vacances est une partie de plaisir et nous « change du quotidien », voyager en changeant de quotidien toutes les semaines est un exercice qu’il faut être prêt à faire avec zénitude et tolérance.

Vive la Tolérance et Vive la France.

21.10.2019